Projet sacrifié sur l’autel des municipales : chronique d’un PTE avorté
- transian citoyen
- il y a 5 jours
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Ou comment des opposants aux abonnés absents retrouvent soudainement la parole… à l’approche des élections.

Après des mois de silence poli, les opposants politiques de Draguignan découvrent une soudaine passion pour l’écologie, la gouvernance participative et les projets d’agglomération. Tout ça, évidemment, pile au moment où Richard Strambio, maire de la ville et président de l’agglo Dracénie Provence Verdon, annonce l’abandon du fameux Pôle de Transition Environnementale (PTE).
Ce projet à 132 millions d’euros, qui devait transformer des déchets en énergie (les fameux CSR), vient de passer à la trappe. En cause ? Pas de subvention de l’ADEME et un petit supplément surprise de 15 millions d’euros pour une piste de défense contre les incendies. Du coup, rideau. Paprec et Pizzorno, les entreprises chargées du bazar, peuvent plier leurs cartons. Le terrain ? Un joli petit coin acheté 2,6 millions d’euros, au-dessus du prix estimé. Pour faire quoi maintenant ? Mystère.
Et là, miracle. L’opposition se réveille.
Jean-Bernard Miglioli, soudain très inspiré, trouve que “le discours manque d’honnêteté”. Il aurait préféré un “on s’est trompés” franc et direct (spoiler : ça n’arrivera jamais). Philippe Schreck, lui, applaudit l’abandon d’un “projet ruineux, sans concertation”. Il était absent lors de l’annonce, mais très présent pour les interviews, ce qui est tout un art. Quant à Frédéric Renauld, il dégaine l’accusation de “grand amateurisme” et en profite pour rappeler les ratés du musée des Beaux-Arts. Quand on a un marteau, tous les projets ressemblent à des clous, n’est-ce pas ?
Entre déclarations indignées et critiques rétroactives, on comprend que l’objectif n’est pas vraiment de proposer des solutions, mais de faire feu de tout bois à l’approche des municipales. Il semblerait pourtant qu’on demande aux élus de préparer l’avenir du territoire… pas uniquement celui de leur carrière politique – même si, ces derniers temps, la confusion des genres devient presque un art local.
Et la suite, on en parle ? Le traitement des déchets, par exemple ? Parce qu’en 2026, le site du Vallon des Pins à Bagnols-en-Forêts ne pourra plus absorber que 17 000 tonnes d’ordures, contre 33 000 aujourd’hui. Et le “nouveau projet multifilières” évoqué par Strambio reste aussi flou qu’un plan PowerPoint sans sommaire.
Mais qu’importe. Le terrain est payé, les élections approchent, et tout le monde a enfin quelque chose à dire. La démocratie est sauve, ou du moins bien animée.

"En toute modestie, nous avions annoncé et denoncé ce scénario du sacrifice du projet de PTE sur l'autel des élections municipales de Draguignan..."
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