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Le ras-le-bol des citoyens contre les points d'apport volontaire : la grogne monte en France


Les points d’apport volontaire (PAV) de déchets, censés optimiser la gestion des ordures ménagères et réduire les coûts, sont en train de devenir un véritable casse-tête pour de nombreuses communes en France. De l’Auxerrois à la Dordogne en passant par Clamecy, la fronde citoyenne s’organise contre ce système jugé inadapté, inefficace et vecteur de nuisances.


Auxerre : une mobilisation massive contre la suppression du ramassage en porte-à-porte



Samedi 13 avril 2024, plus de 300 manifestants ont battu le pavé auxerrois pour dénoncer la nouvelle stratégie de gestion des déchets de l’agglomération. À l’origine de la colère : la suppression progressive de la collecte en porte-à-porte au profit de 700 points d’apport volontaire d’ici 2026 et la fermeture de cinq des sept déchetteries locales.




« Une régression », dénonce Christine, une habitante de Champs-sur-Yonne, pointant du doigt les difficultés d’accès pour les personnes âgées et à mobilité réduite. D’autres évoquent des nuisances accrues, comme la prolifération des rats et des odeurs nauséabondes en période estivale. Jean-Marc, qui connaît bien ces dispositifs pour les avoir côtoyés sur l’autoroute, est catégorique : « Ça ne fonctionne pas, le tri n’est plus respecté et les coûts explosent. »



Les habitants, excédés par l’absence de concertation, ont multiplié les actions : pétitions, affiches collées sur les poubelles et recours juridiques. Pour eux, la solution ne réside pas dans un abandon total du porte-à-porte mais dans une gestion plus fine, intégrant par exemple un ramassage spécifique des biodéchets pour limiter les volumes et les nuisances.


Clamecy : les dépôts sauvages explosent



À Clamecy, la mise en place des PAV a entraîné une explosion des dépôts sauvages. Nicolas Bourdoune, maire (PCF) de la commune, est en première ligne face aux conséquences du dispositif. « Partout où il y a des points d’apport volontaire, les déchets sauvages prolifèrent. Dans un village, c’est gérable. Dans une commune plus dense, c’est ingérable. »

Preuve de l’ampleur du problème : chaque semaine, une équipe municipale de huit à neuf personnes doit ramasser entre deux et trois camions de déchets abandonnés autour des PAV. Une tâche qui représente un surcoût de 85 000 euros par an pour la municipalité, alors même que la collecte des déchets est censée être gérée par la communauté de communes. En signe de protestation, le maire a fait déposer ces déchets devant le siège de l’intercommunalité. La riposte ne s’est pas fait attendre : une plainte pour dépôt sauvage a été déposée contre la ville.


La Dordogne : le procureur entre en scène




Des opposants, contre remplacement de la collecte des déchets au porte-à-porte par un système de Points d'Apport Volontaire (PAV), incluant des habitants et une association, ont saisi la justice, dénonçant une dégradation du service et une hausse des dépôts sauvages et avaient assigné le Syndicat mixte départemental des déchets de la Dordogne.

Les opposants critiquent l'accessibilité des PAV, en particulier pour les personnes âgées ou en situation de handicap, et redoutent des désagréments comme l'augmentation des trajets en voiture, des fichiers d'attente et l'accumulation de déchets hors des bacs.


Ils dénoncent également l'uniformisation du dispositif, jugé inadapté aux spécificités locales.


Le rapporteur public du tribunal administratif de Bordeaux leur a donné raison, estimant que le dispositif ne garantissait ni une protection de l'environnement ni une qualité de service équivalente à l'ancien système.


"Le rapporteur public était en faveur des requérants, donc de mes clients, il a constaté à son sens l'illégalité du dispositif de collecte des déchets ménagers en Dordogne", précise Me Adrien Souet, qui défend ces opposants. Le rapporteur public a préconisé un retour à la collecte au porte-à-porte.

La mobilisation se poursuit avec des distributions de tracts et des réunions publiques, tandis que l'Agglomération tente de défendre son projet via des campagnes d'information.



Une contestation qui s'étend





Loin d’être un cas isolé, la contestation contre les PAV se propage à travers l’Hexagone. Ce qui devait être une solution écologique et économique se transforme en fiasco financier et écologique. Entre les nuisances, l’accessibilité problématique, le tri défaillant et les coûts cachés, de nombreuses communes se heurtent à la révolte et au bon sens citoyen.

Une chose est sûre : la fronde contre les PAV ne fait que commencer.


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