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Roquebrune, ECAA et Région PACA : un conflit local aux allures de bras de fer politique ?

Dernière mise à jour : il y a 8 heures






"Punition politique", mise à l’écart, pressions territoriales… À un an des municipales, une série de tensions entre Roquebrune-sur-Argens et la présidence de l’agglomération Estérel Côte d’Azur (ECAA) met en lumière un climat orageux dans l’Est-Var. En toile de fond, un différend plus large semble s’installer entre deux figures fortes de la droite provençale : Frédéric Masquelier, maire de Saint-Raphaël et président de l’agglomération, et Renaud Muselier, président de la Région Sud. Le tout, dans un territoire où les équilibres politiques se redessinent à vue d’œil.


Une fracture intercommunale assumée



Lors du conseil communautaire d’ECAA, la commune de Roquebrune-sur-Argens a rompu avec sa tradition de loyauté intercommunale en votant contre le budget primitif. En cause : un nouvel emprunt de 34,9 millions d’euros, jugé excessif, qui ferait passer la capacité de désendettement de l’agglomération de 3 à plus de 10 ans.

Pour la mairie de Roquebrune, cette décision contredit les efforts de redressement menés localement depuis cinq ans. Elle s’accompagne d’une mise à l’écart brutale du représentant de la majorité municipale au bureau communautaire, Christian Besserer, à la suite d’une abrogation de délégation unilatérale.


Une motion qui dénonce une pression politique




Jean cayron Maire de Roquebrune-sur-Argens
Jean cayron Maire de Roquebrune-sur-Argens

Le 11 avril, en conseil municipal, les élus roquebrunois ont adopté une motion officielle pointant des "difficultés relationnelles persistantes" entre la commune et l’agglomération. Le maire, Jean Cayron, y dénonce des pressions inacceptables, notamment la menace implicite d’une redéfinition du périmètre intercommunal, c’est-à-dire l'exclusion possible de Roquebrune de l’ECAA.

"Les communes ne sauraient être reléguées au rôle de simples exécutants", plaide le texte, qui appelle à un retour aux valeurs de transparence, de coopération et d’équité.

Quelles relations entre Masquelier et Muselier ?


Aucune déclaration officielle ne vient confirmer un conflit ouvert entre Frédéric Masquelier, président de l’agglomération ECAA, et Renaud Muselier, président de la Région Sud. Pourtant, plusieurs épisodes récents ont laissé entrevoir des tensions croissantes.


Des reproches publics


Fin 2023, Frédéric Masquelier a publiquement accusé la Région Sud de "punir" son territoire. Il dénonce des désengagements financiers jugés injustifiés, notamment sur les transports et les projets structurants. Dans la presse, il évoque une stratégie régionale discriminante envers l’Est-Var, y voyant une volonté politique déguisée.


Renaud Muselier, sans répondre frontalement, a minimisé ces accusations, parlant de mauvaise foi et rappelant que les investissements sont décidés selon des critères techniques.


Une opposition politique de fond. Muselier, recentré et ouvert aux alliances avec la majorité présidentielle, s’est coupé d’une partie des élus locaux plus enracinés à droite. Masquelier, lui, reste un poids lourd de la droite traditionnelle dans le Var. Les désaccords entre eux ne datent pas d’hier, mais s’intensifient à mesure que se rapprochent les élections municipales de 2026.


Dans ce contexte, Roquebrune pourrait être une "victime collatérale" d’un bras de fer plus large, entre pouvoir régional et autorité intercommunale locale.


Un climat de méfiance politique


Le ton employé par la mairie de Roquebrune est sans équivoque : il ne s’agit pas d’une simple divergence technique, mais bien d’un malaise politique. Le refus du budget est présenté comme un acte de responsabilité, pas de rébellion. La commune s’oppose à une gestion jugée autoritaire, et réclame une revalorisation du dialogue intercommunal.

Julien Luchini, élu d’opposition pourtant en accord avec la motion, ajoute :

"Ce n’est pas une guerre de clocher. C’est l’intérêt général qui est mis à mal."


La réaction du président de l'agglo, en retirant ses délegations et signature au représentant de la commune de Roquebrune qui a voté contre le budget, est un acte grave. Certes il peut invoquer la solidarité nécessaire de l'executif, mais elle révèle aussi un management très particulier... Qui a déjà fait de nombreuses critiques notamment en ce qui concerne la gestion des ressources humaines dans la commune de Saint Raphael. Comme l'a denoncé le Canard Enchîné !


Et maintenant ?


La balle semble désormais dans le camp de l’agglomération. Roquebrune-sur-Argens réclame une reconstruction des relations sur des bases saines. Mais à l’approche d’échéances électorales déterminantes, dans un climat de rivalités politiques régionales, le retour au calme s’annonce incertain.


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